Home → Recorded Songs → 1972 → Le blason |
ENGLISH |
|
ITALIANO | |||
---|---|---|---|
Le blason | The coat of arms | ||
Ayant avecques lui toujours fait bon ménage, J’eusse aimé célébrer, sans être inconvenant, Tendre corps féminin, ton plus bel apanage, Que tous ceux qui l’ont vu disent hallucinant. Ç’eût été mon ultime chant, mon chant du cygne, Mon dernier billet doux, mon message d’adieu. Or, malheureusement, les mots qui le désignent Le disputent à l’exécrable, à l’odieux. C’est la grande pitié de la langue française, C’est son talon d’Achille et c’est son déshonneur De n’offrir que des mots entachés de bassesse À cette incomparable instrument de bonheur. Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques, Tendre corps féminin c’est fort malencontreux Que la fleur la plus douce la plus érotique Et la plus enivrante en ait de plus scabreux. Mais le pire de tous est un petit vocable De trois lettres, pas plus, familier, coutumier, Il est inexplicable, il est irrévocable, Honte à celui-là qui l’employa le premier. Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure, Dota de même terme, en son fiel venimeux, Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure; Celui-là, c’est probable, en était un fameux. Misogyne à coup sûr, asexué sans doute, Au charmes de Vénus absolument rétif, Était ce bougre qui, toute honte bu’, toute, Fit ce rapprochement, d’ailleurs intempestif. La male peste soit de cette homonymie! C’est injuste, madame, et c’est désobligeant Que ce morceau de roi de votre anatomie Porte le même nom qu’une foule de gens. Fasse le ciel qu’un jour, dans un trait de génie, Un poète inspiré que Pégase soutient Donne, en effaçant d’un coup des siècles d’avanie, À cette vraie merveille un joli nom chrétien. En attendant, madame, il semblerait dommage, Et vos adorateurs en seraient tous peinés, D’aller perdre de vu’ que pour lui rendre hommage, Il est d’autre moyen et que je les connais, Et que je les connais. |
Having always enjoyed its companionship, I would have loved to celebrate, without being unseemly, Loving feminine body, your most beautiful appanage, That is called amazing by all who have seen it. It would have been my last chant, my swan’s chant, My last loving note, my farewell’s message. But, unfortunately, the words that define it Deliver it to the realm of the abhorrent, of the odious. It is the great misery of the French language, It is its Achilles heel and its disrepute Of not offering other than words sullied by baseness To this incomparable tool of happiness. While so many flowers have poetic names, Loving feminine body, it is very unfortunate That the sweetest, most erotic flower And the most exhilarating should have the coarsest. But the worst of them is a small word Of three letters, no more, familiar, customary, It is inexplicable, it is irrevocable, Shame on the one who used it first. Shame on who, out of spite, on a dare, Gave this name, in his poisonous venom, To this great friend of men, and to a scathing offence; This man, probably, was a famous one. Certainly misogynist, asexual no doubt, Totally unresponsive to Venus’ charms, It was this guy who, shamelessly indeed, Made this match, completely inappropriate. To hell with this homonymity! It is unfair, madam, and it is ungracious That this royal part of your anatomy Has the same name of a crowd. May Heaven one day, with a stroke of genius, Let a poet inspired and supported by Pegasus Give, erasing at once centuries of disgrace, A nice Christian name to this real wonder. Waiting for that, madam, it would be a pity, And your worshippers would all be afflicted, If we lose sight that to properly pay homage to it, There are other ways and that I know them, And that I know them. |