Home → Recorded Songs → 1958 → Le pornographe |
Le pornographe
|
ENGLISH
ITALIANO |
---|---|
Autrefois, quand j’étais marmot, J’avais la phobi’ des gros mots, Et si j’pensais «merde» tout bas, Je ne le disais pas… Mais Aujourd’hui que mon gagne-pain C’est d’parler comme un turlupin, Je n’pense plus " merde ", pardi! Mais je le dis. J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. Afin d’amuser la gal’rie Je crache des gauloiseries, Des pleines bouches de mots crus Tout à fait incongrus… Mais En m’retrouvant seul sous mon toit, Dans ma psyché j’me montre au doigt. Et m’crie: " Va t’faire, homme incorrec’, Voir par les Grecs. " J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. Tous les sam’dis j’vais à confess’ M’accuser d’avoir parlé d’fess’s Et j’promets ferme au marabout De les mettre tabou… Mais Craignant, si je n’en parle plus, D’finir à l’Armée du Salut, Je r’mets bientôt sur le tapis Les fesses impies. J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. Ma femme est, soit dit en passant, D’un naturel concupiscent Qui l’incite à se coucher nu’ Sous le premier venu… Mais M’est-il permis, soyons sincèr’, D’en parler au café-concert Sans dire qu’elle a, suraigu Le feu au cul? J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. J’aurais sans doute du bonheur, Et peut-être la Croix d’honneur, A chanter avec décorum L’amour qui mène à Rom’… Mais Mon ang’ m’a dit : " Turlututu! Chanter l’amour t’est défendu S’il n’éclôt pas sur le destin D’une putain " J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. Et quand j’entonne, guilleret, A un patron de cabaret Une adorable bucolique, Il est mélancolique… Et Me dit, la voix noyé’ de pleurs : " S’il vous plaît de chanter les fleurs, Qu’ell’s poussent au moins rue Blondel Dans un bordel " J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. Chaque soir avant le dîner, A mon balcon mettant le nez, Je contemple les bonnes gens Dans le soleil couchant… Mais N’me d’mandez pas d’chanter ça, si Vous redoutez d’entendre ici Que j’aime à voir, de mon balcon, Passer les cons. J’suis l’pornographe, Du phonographe, Le polisson De la chanson. Les bonnes âmes d’ici bas Comptent ferme qu’à mon trépas Satan va venir embrocher Ce mort mal embouché… Mais Mais veuille le grand manitou, Pour qui le mot n’est rien du tout, Admettre en sa Jérusalem, A l’heure blême, Le pornographe Du phonographe, Le polisson De la chanson. |
|