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Le cœur à l’automne (Texte de Pierre Louki, musique de Georges Brassens) |
Il cuore autunnale (Testo di Pierre Louki, musica di Georges Brassens) |
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Quand la musique entra chez moi — que nul ne s’étonne — J’avais, ça m’arrive parfois, le cœur à l’automne. C’était un air en demi-teinte, Mi-joie et moitié plainte. Je lui ai dit : «Le temps est fou, Le vent du dehors vous chiffonne. Etendez-vous donc sur mon magnétophone Et reposez-vous.» Je n’avais ouï de longtemps musique pareille. Je n’en croyais en l’écoutant mes grandes oreilles. Elle me dit : «J’ai quitté mon maître, Un saut par la fenêtre. Il me gardait depuis cinq ans En me promettant des paroles. J’étais nue et nue ça n’est pas toujours drôle. J’ai foutu le camp.» Moi qui suis un peu parolier, jugez de l’aubaine. «Je peux, dis-je, vous habiller. Oubliez vos peines. Je sais les mots faits pour vous plaire Et j’ai deux dictionnaires.» Elle répondit : «Va pour l’essai. Vous me paraissez brave type Lui aussi l’était mais il fumait la pipe, Ça m’ faisait tousser.» Et la mélodie envolée d’une autre guitare, Avec mes mots s’est installée dans mon répertoire. Et bien que je sois sans moustaches, À moi elle s’attache. Et les soirs où je me sens vieux, Lorsque j’ai le cœur à l’automne, Elle insiste un peu pour que je la chantonne. Alors ça va mieux. |
Quando la musica mi entrò in casa — che nessuno se ne stupisca — Avevo, a volte mi succede, il cuore autunnale. Era un’aria un po’ sfocata, Metà gioiosa e metà lamentosa. Io le dissi : «Il tempo è folle, Il vento fuori vi scombussola. Stendetevi allora sul mio giradisci E riposatevi.» Non avevo udito da molto tempo una musica simile. Ascoltandola, non credevo alle mie grandi orecchie. Lei mi disse: «Ho lasciato il mio padrone, Ho fatto un salto dalla finestra. Mi teneva da cinque anni Promettendomi delle parole. Ero nuda e restare nudi non è sempre divertente. Me ne sono andata.» Per me, che sono un po’ paroliere, pensate che occasione. «Io posso, dissi, vestirvi. Scordate le vostre pene. Conosco le parole che vi faranno piacere Ed ho due dizionari.» Lei rispose: «Vada pure per la prova. Voi mi sembrate un bravo tipo Lui pure lo era ma fumava la pipa, E questo mi faceva tossire.» E la melodia volata via da un’altra chitarra, Con le mie parole si è installata nel mio repertorio. E sebbene sia senza baffi, Mi si è attaccata addosso. E le sere quando mi sento vecchio, Quando ho il cuore autunnale, Lei insiste un po’ che io la canticchi. Allora mi sento meglio. |