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Chanson pour l’Auvergnat | Song for the Passerby | ||
Elle est à toi, cette chanson, Toi, l’Auvergnat qui, sans façon, M’as donné quatre bouts de bois Quand, dans ma vie, il faisait froid, Toi qui m’as donné du feu quand Les croquantes et les croquants, Tous les gens bien intentionnés, M’avaient fermé la porte au nez… Ce n’était rien qu’un feu de bois, Mais il m’avait chauffé le corps, Et dans mon âme il brûle encor’ A la manièr’ d’un feu de joi’. Toi, l’Auvergnat, quand tu mourras, Quand le croqu’-mort t’emportera, Qu’il te conduise, à travers ciel, Au Père éternel. Elle est à toi, cette chanson, Toi, l’Hôtesse qui, sans façon, M’as donné quatre bouts de pain Quand, dans ma vie, il faisait faim, Toi qui m’ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants, Tous les gens bien intentionnés, S’amusaient à me voir jeûner… Ce n’était rien qu’un peu de pain, Mais il m’avait chauffé le corps, Et dans mon âme il brûle encor’ A la manièr’ d’un grand festin. Toi, l’Hôtesse, quand tu mourras, Quand le croqu’-mort t’emportera, Qu’il te conduise, à travers ciel, Au Père éternel. Elle est à toi, cette chanson, Toi l’Etranger qui, sans façon, D’un air malheureux m’as souri Lorsque les gendarmes m’ont pris, Toi qui n’as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants, Tous les gens bien intentionnés, Riaient de me voir amené… Ce n’était rien qu’un peu de miel, Mais il m’avait chauffé le corps, Et dans mon âme il brûle encor’ A la manièr’ d’un grand soleil. Toi, l’Etranger, quand tu mourras, Quand le croqu’-mort t’emportera, Qu’il te conduise, à travers ciel, Au Père éternel. |
It is for you this song, You the Passerby who, without a blink, Gave me a bunch of firewood When, in my life, it was cold, You who gave me some fire when The peasants all around, The well-mannered people, Had closed the door on my face… It was no more than some wood fire, But it warmed up my body, And in my soul still it flares Like a bonfire. You the Passerby when you will die, When the gravedigger will take you away, May take you, through the sky, To the eternal Father. It is for you this song, You the Hostess who, without a blink, Gave me a piece of bread When, in my life, I was hungry, You who opened your door when The peasants all around, The well-mannered people, Had fun watching me starving… It was no more than some bread, But it warmed up my body, And in my soul still it warms me up Like a dinner party. You the Hostess when you will die, When the gravedigger will take you away, May take you, through the sky, To the eternal Father. It is for you this song, You the Stranger who, without a blink, Smiled at me sadly When the cops caught me, You who did not clap when The peasants all around, The well-mannered people, Laughed seeing me taken away… It was no more than a drop of honey, But it warmed up my body, And in my soul still it flares Like a shiny sun. You the Stranger when you will die, When the gravedigger will take you away, May take you, through the sky, To the eternal Father. |