Home → Recorded Songs → 1964 → La route aux quatre chansons |
ENGLISH |
|
ITALIANO | |||
---|---|---|---|
La route aux quatre chansons | The four songs’ road | ||
J’ai pris la route de Dijon Pour voir un peu la Marjolaine, La belle, digue digue don, Qui pleurait près de la fontaine. Mais elle avait changé de ton, Il lui fallait des ducatons Dedans son bas de laine Pour n’avoir plus de peine. Elle m’a dit: «Tu viens, chéri ? Et si tu me pay’s un bon prix, Aux anges je t’emmène, Digue digue don daine.» La Marjolain’ pleurait surtout Quand elle n’avait pas de sous. La Marjolain’ de la chanson Avait de plus nobles façons. J’ai passé le pont d’Avignon Pour voir un peu les belles dames Et les beaux messieurs tous en rond Qui dansaient, dansaient, corps et âmes. Mais ils avaient changé de ton, Ils faisaient fi des rigodons, Menuets et pavanes, Tarentelles, sardanes, Et les bell’s dam’s m’ont dit ceci: « Etranger, sauve-toi d’ici Ou l’on donne l’alarme Aux chiens et aux gendarmes!» Quelle mouch’ les a donc piquées, Ces belles dam’s si distinguées? Les belles dam’s de la chanson Avaient de plus nobles façons. Je me suis fait fair’ prisonnier, Dans les vieilles prisons de Nantes, Pour voir la fille du geôlier Qui, paraît-il, est avenante. Mais elle avait changé de ton. Quand j’ai demandé: « Que dit-on Des affaires courantes, Dans la ville de Nantes ?» La mignonne m’a répondu: «On dit que vous serez pendu Aux matines sonnantes, Et j’en suis bien contente!» Les geôlières n’ont plus de cœur Aux prisons de Nante’ et d’ailleurs. La geôlière de la chanson Avait de plus nobles façons. Voulant mener à bonne fin Ma folle course vagabonde, Vers mes pénates je revins Pour dormir auprès de ma blonde, Mais elle avait changé de ton. Avec elle, sous l’édredon, Il y avait du monde Dormant près de ma blonde. J’ai pris le coup d’un air blagueur, Mais, en cachette, dans mon cœur, La peine était profonde, L’chagrin lâchait la bonde. Hélas ! du jardin de mon père La colombe s’est fait la paire… Par bonheur, par consolation, Me sont restées les quatr’ chansons. |
I took the road to Dijon To pay a visit to Marjolaine, The beauty, digue digue don, Who cried at the fountain. But she had changed mood, She needed some good old coins In her piggy bank To alleviate her grief. She told me: «Are you coming, my dear ? And if you pay me a good price, I’ll take you in heaven, Digue digue don daine. » The Marjolaine cried especially When she had no money. The Marjolaine of the song Had a much better attitude. I passed by Avignon bridge To see some beautiful ladies And the handsome gentlemen in circle Who danced, danced, body and soul. But they had changed mood, They didn’t give a damn of rigadoons, Minuets and pavanes, Tarantellas, sardanes, And the beautiful ladies told me this: « Stranger, get out of here Or will call The dogs and the cops !» What the hell is the matter with them, These beautiful and so distinguished ladies ? The beautiful ladies of the song Had a much better attitude. I made myself arrested, In the old prisons of Nantes, To see the guard’s daughter Who, they say, is appealing. But she had changed mood. When I asked: «What’s going on What’ the gossip, In the city of Nantes ?» The pretty told me: «They say you will be hanged At the bells’ ring, And I am glad of it !» The prisons’ guards have no more heart At the prison of Nantes and elsewhere. The guard of the song Had a much better attitude. Wishing to bring to a good end My crazy escapade, Towards my elders I went back To sleep next to my gal, But she had changed mood. With her, under the quilt, There were people Sleeping next to my gal. I pretended to be amused, But, in reality, in my heart, The pain was deep, The sadness came out like a river. Alas ! From my father’ garden The dove flew away… Luckily, to my consolation, I remained with the four songs. |