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Discours des fleurs (Musique de Éric Zimmermann) |
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Sachant bien que même si Je suis amoureux transi, Jamais ma main ne les cueille De bon cœur les fleurs m’accueillent. Et m’esquivant des salons, Où l’on déblatère, où l’on Tient des propos byzantins, J’vais faire un tour au jardin. Car je préfère, ma foi, En voyant ce que parfois, Ceux des hommes peuvent faire, Les discours des primevères. Des bourdes, des inepties, Les fleurs en disent aussi, Mais jamais personne en meurt Et ça plaît à mon humeur. Le premier Mai c’est pas gai, Je trime a dit le muguet, Dix fois plus que d’habitude, Regrettable servitude. Muguet, sois pas chicaneur, Car tu donnes du bonheur, Pas cher à tout un chacun. Brin d’ muguet, tu es quelqu’un. Mon nom savant me désol’, Appelez-moi tournesol, Ronchonnait l’héliotrope, Ou je deviens misanthrope. Tournesol c’est entendu, Mais en échange veux-tu Nous donner un gros paquet De graines de perroquet ? L’églantine en rougissant Dit : ça me tourne les sangs, Que gratte-cul l’on me nomme, Cré nom d’un petit bonhomme ! Eglantine on te promet De ne plus le faire, mais Toi tu ne piqueras plus. Adjugé, marché conclu. Les «je t’aime un peu beaucoup», Ne sont guère de mon goût, Les serments d’amour m’irritent, Se plaignait la marguerite. Car c’est là mon infortune, Aussitôt que débute une Affaire sentimentale, J’y laisse tous mes pétal’s. Un myosotis clamait : Non je n’oublierai jamais, Quand je vivrais cent ans d’âge, Mille ans et même davantage. Plein de souvenance allons, Cent ans c’est long, c’est bien long, Même vingt et même dix, Pour un seul myosotis. Mais minuit sonnait déjà, Lors en pensant que mes chats, Privés de leur mou peuchère, Devaient dire: «il exagère». Et saluant mes amies Les fleurs je leur ai promis Que je reviendrais bientôt. Et vivent les végétaux. Car je préfère ma foi, En voyant ce que parfois, Ceux des hommes peuvent faire, Les discours des primevères. Des bourdes des inepties, Les fleurs en disent aussi, Mais jamais personne en meurt, Et ça plaît à mon humeur. |
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