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Une ombre au tableau (Musique de Olivier Czuba) |
Una nota stonata (Musica di Olivier Czuba) |
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Si j’ai bonne mémoire, elle allait dégrafée; On comptait plus les yeux qu’elle avait pu crever. Elle faisait du tort aux statues de l’antique; Elle était si prodigue à montrer ses appas Que la visite au Louvre ne s’imposait pas. Avec elle le nu devenait art plastique. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Rendre à son piédestal la Vénus de Milo. La belle dégrafée a changé d’esthétique, Un vent de honte a balayé le pont des Arts, Et les collets sont montés comme par hasard. "Les jeunes filles d’aujourd’hui sont impudiques." De la mode, naguère, elle ignorait le cours, Invariablement, elle s’habillait court. Elle aimait accuser le jeu de ses chevilles; Quand le vent s’en mêlait, c’était fête pour nous On avait un droit de regard sur ses genoux, Et l’on en abusait, je vous le certifie. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Les jupes tout à coup sont tombées de bien haut. La belle retroussée est devenue Sophie; A peine maintenant si l’on voit ses talons, Quelle que soit la mode, elle s’habille long. "Elles en font vraiment trop voir, les jeunes filles." Et s’il avait fallu vêtir une poupée Du soupçon de chiffon dont elle était nippée, L’étoffe aurait paru tout juste suffisante; C’était rien, moins que rien, ça lui couvrait le corps D’une seconde peau qui la rendait encore Plus nue toute habillée et plus appétissante. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Elle a de la tenue et flétrit le culot De ces beautés du diable, ces adolescentes, Qui, la robe collée sur leur peau de satin, Ont l’air de revenir du faubourg Saint-Martin. "Les jeunes filles d’aujourd’hui sont indécentes." Cela dit, sans vouloir lui laver le chignon, La bagatelle était son gros péché mignon. L’amour était toujours pendu à sa ceinture. Légère, elle a connu les mille et une nuits De noce et son ange gardien, pauvre de lui, Dut passer auprès d’elle une vie de tortures. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Sous le pont des soupirs, il a coulé de l’eau. La belle enamourée a changé de posture, Maintenant qu’Adonis a déserté sa cour, Que l’amour la délaisse, elle laisse l’amour Aux jeunes filles d’aujourd’hui, ces créatures ! |
Se mi ricordo bene, lei girava scollata; Non si contavano più gli occhi che faceva cascare. Faceva torto alle statue dell’antichità Era così prodiga nel mostrare le sue bellezze Che visitare il Louvre non era più necessario. Con lei il nudo diventava arte plastica. Ma il tempo è venuto a mettere una nota stonata, A rendere il suo piedistallo alla Venere di Milo. La bella scollata ha cambiato estetica, Un vento di vergogna ha spazzata il ponte des Arts, E i colletti come per caso si sono chiusi. «Le ragazze di oggi sono svergognate.» Della moda, un tempo, non ne sapeva niente, Invariabilmente, si vestiva corto. Amava dar la colpa al gioco delle sue caviglie; Quando il vento ci si metteva, era festa per noi Avevamo il diritto di guardare sopra le sue ginocchia, E ce ne approfittavamo, ve lo assicuro. Ma il tempo è venuto a mettere una nota stonata, Le gonne improvvisamente sono cascate dall’alto. La bella con la minigonna è diventata saggia; Adesso si vedono appena i suoi talloni, Qualunque sia la moda, lei si veste lungo. «Fanno veramente vedere troppo, le ragazze.» E se ci fosse stato bisogno di vestire una bambola Con quel poco di chiffon con cui era vestita, La stoffa sarebbe appena bastata; Era niente, meno che niente, che le copriva il corpo Di una seconda pelle che la rendeva, così vestita, Ancora più nuda ed attraente. Ma il tempo è venuto a mettere una nota stonata, Lei ora si comporta bene e addita l’audacia Di queste bellezze del diavolo, queste adolescenti, Che, con il vestito incollato sulla loro pelle di satin, Sembravano appena uscite dalla zona delle discoteche. «Le ragazze di oggi sono indecenti.» Detto questo, senza volerla rimproverare, Gli amoretti erano i suoi grandi peccati veniali. L’amore era sempre appeso alla sua cintura. Leggiadramente, lei ha conosciuto le mille e una notte Delle feste e il suo angelo custode, poveretto, Ha dovuto passare accanto lei una vita di torture. Ma il tempo è venuto a mettere una nota stonata, Sotto il ponte dei sospiri, è passata dell’acqua. La bella innamorata ha cambiato atteggiamento, Ora che Adone ha disertato il suo cuore, Che l’amore l’abbandona, lei lascia l’amore Alle giovani ragazze d’oggi, a queste creature ! |